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Le tourbillon de la vie
19 avril 2021

Lettres à mon Amie 1

19 juillet 2019Les 1000 pas

     Nous en avons fait un million de pas ensemble, au propre comme au figuré. Même si nos chemins ont pu s'éloigner par moments, rien n'était remis en question, tout semblait dans l'ordre des choses, naturel, mutuel, consenti et partagé. Mais pas cette fois. Cette fois je n'arrive pas à t'atteindre, à te rejoindre et je suis mise de côté. Je pensais qu'on était bien au-delà de ce genre d'accident, que rien ne pouvait nous arriver d'aussi permanent sans que quelque chose d'irréparable ait été commis. Alors je tombe de haut et j'ai du mal à me relever de cet exil forcé. En grande partie parce que je ne comprends pas comment des futilités peuvent t'avoir amenée à m'abandonner, à me compter pour morte, à m'exclure de ta vie. Nous avons traversé tant de choses et jamais rien n'a été plus fort que nous. Pour moi sincèrement, tu étais la personnes avec qui j’étais transparente, sans tricherie possible ni envisagée; entière, moi-même, authentique, libre, sans crainte. Et c’était beau et réciproque.

     Tu as changé, par la force des choses. Pour ta survie physique et morale tu as dû grandir et te construire beaucoup plus forte et résistante, ne plus te laisser prendre par les gens, t'affirmer, te montrer dans toute la beauté de ton être. Mais aussi dévoiler ta force, l’assumer et en user pour avancer. Tu as dû mener tant de combats que tu mérites une légion d’honneur. Non pas tant pour les assauts répétés mais pour la façon tellement douce, persévérante, opiniâtre, tenace, inépuisable que tu as eue d’affronter toutes ces épreuves. Depuis que je te connais tu dois faire face aux turpitudes de la vie et sincèrement je ne sais pas comment tu as pu t’en sortir si bien! Ou plutôt si, il y a eu des étoiles sur ton chemin, des soleils lumineux et des bouées de-ci, de-là. Mais on ne sort pas indemne de tant de vicissitudes … Il reste des bleus, des cicatrices, des plaies profondes et des rancoeurs, des choses que tu refuses dorénavant de vivre. Et cela fait sans doute partie des raisons qui te poussent à m’éviter; une sorte d’instinct de survie, de vie ou d’envie. Même si tu sais que jamais je ne te ferais de mal, tu te protèges et tu es dure…Le vent a tourné… tu t’es affirmée beaucoup et tu as décidé de ne plus accepter tout un tas de choses et c’est devenu difficile de discuter avec toi, certains sujets devenaient tabous, tu voulais faire les choses seulement à ta manière sans concession possible. J’admets complètement que tu te protèges, c’est légitime, même de moi, mais pas sans vouloir m’expliquer. Je sais que tu es consciente que je ne veux que ton bien et pourtant tu me fermes la porte. Je suis trop, de trop, pour toi; je complique ta vie et tu n’as pas de place pour ça. Sincèrement je ne sais pas ce que je peux avoir fait de si grave pour mériter ton indifférence. Je n’arrive pas à comprendre comment après tant on peut devenir rien. Le temps passe et toutes mes tentatives pour te rejoindre ont été un échec destructeur… Ça me fait mal parce que tous les jours j’aimerais avoir de tes nouvelles, de vos vies; je m’inquiète pour toi et tu me manques. Je manque de notre complicité, de nos discussions, de nos festins, de nos confidences et de nos souvenirs et de nos fous-rires.

Je ne sais pas comment vivre tout ça et toutes mes remises en question ne m’amènent jamais vers quelque chose d’irréparable ou de définitif. Alors je suis triste, perdue… et j’attends.

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