Il y a tout ce que l’on croit, tout ce qu’on prend pour acquis et qui nous octroie la sérénité d’avancer avec des bases. Tout remettre en question chaque jour serait un effort impossible, épuisant, déprimant, source de nervosité due à une instabilité constante d’absolument tout. Et pourtant certaines certitudes devraient être questionnées pour ne pas avancer en aveugle et se retrouver dans des situations abasourdissantes.
Hier un coureur de trail perdu dans la beauté du paysage, dans l’atmosphère apaisante et régénérante de son parcours, a transformé sa course de 53 km en une ascension de 61 km. Il a perdu la trace, la bonne, pour en suivre une autre, belle, attirante et qu’il croyait juste, ignorant inconsciemment les petits drapeaux indicateurs du chemin.
Notre amitié… Je me suis trompée. Ou alors disons que non, pas au début, mais à un moment j’ai aussi perdu ou choisi d’ignorer les signes. Entre nous tout était parfait. Pour moi, une seule ombre au tableau : les caprices de ton mari. Mais nous faisons avec, ou plutôt sans. Je ne sais pas ce qui a eu raison de nous à ce point-là. Parce que par hasard on s’est revus, tous les quatre, et c’était bien. En tout cas entre toi et moi le courant passait toujours merveilleusement bien. Tout aurait pu reprendre comme avant mais ma fierté ou plutôt mon ego avaient été blessés et sans explication entre nous je ne pouvais pas faire semblant que la situation était réglée. Toujours ces bases… Il me faut du solide sinon je ne peux pas tout donner. Et là, plus rien n’était en état, ni la confiance, ou tout ce que j’avais pu croire. Alors la situation est en stand-by, et on recule dans nos cercles. Toute ma vie j’étais plutôt une leader, une rassembleuse, une initiatrice. Cela m’a menée à croire - à tort ou à raison - que j’avais de l’importance aux yeux des gens, de mes amis disons. Parce que dans toutes mes amitiés fortes, j’ai toujours tout donné. Et puis un jour j’ai dit stop. J’étais fatiguée de toujours entreprendre. J’ai laissé beaucoup d’énergies dans certaines amitié parce qu’elles en valaient la peine. J’ai aussi eu mon lot de batailles à livrer, comme tout le monde. Mais passé un certain moment, il a fallu que je n’épargne, que je m’accorde une pause, que je lève le pied. Tout n’est pas simple, chacun continue sa vie et c’est normal; mais à partir du moment où je n’ai plus initié le contact, tout s’est effiloché. Beaucoup de ces amitiés que je portais plus ou moins seule finalement, ce sont réduites à des connaissances. Si je ne fais rien, rien ne se passe. Personne ne prend de nouvelles, ne s’inquiète on a envie de me voir. C’est difficile à admettre parce que je pense être une bonne personne et avoir donné beaucoup. Mais tant pis finalement. Si ces vous étiez pour moi des sources de richesse, je ne suis au regard de cette abandon, qu’un petit pois dans vos existences et vous pouvez très bien vivre sans moi; vos vies vont bien et c’est tant mieux; la mienne aussi va, mais moins bien qu’avant, ou en tout cas différemment. J’aimerais trouver l’harmonie, mais pour le moment ce n’est pas le cas, je suis déséquilibrée.
Alors avec toi j’ai mal regardé les panneaux et je me suis égarée; et on s’est perdues. Je ne sais pas si nous nous retrouverons ni comment ; pour le moment nous n’avons pas trouvé le moyen de nous rejoindre. Pas trouvé ou pas cherché. Je suis fatiguée et je sais que je ne ferai pas un pas dans ta direction. Je pense à toi beaucoup mais je ne veux pas faire plus. Si tu as envie, pas de souci, je serai là, prête à écouter, à discuter. Sinon nos vies seront des aléas respectifs.